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Le projet d’Atlas des Rivières de Bretagne est né d’une interrogation collective : comment prendre soin ensemble d’un cours d’eau ?
La Région Bretagne et l’association Eau et Rivières de Bretagne s’engagent dans une démarche expérimentale visant à valoriser les cours d’eau et rivières du territoire. Cette démarche itérative vise à fédérer une communauté d’acteurs, à mutualiser les innombrables connaissances d’un territoire et à faire émerger un outil collaboratif pour accompagner les actions futures: Le site internet.

1.Sortie à la ferme de Coueslé organisée par la médiathèque d’Allaire
2.Visite des Marais de Gannedel organisée par le CPIE Val de Vilaine
3.Photo aérienne des marais de Vilaine / Erwann Lecornec

Connaître un territoire pour mieux le défendre, quelles clés de lecture existe-t-il ?

On aborde souvent le sujet de l’eau par une approche technique (le débit, le marnage, la salinité… etc.).

L’eau est avant tout l’élément qui lie les territoires entre eux et fait dialoguer le vivant et, aujourd’hui plus que jamais, l’eau est un bien commun à défendre. Ainsi, cette démarche vise à questionner nos rapports aux cours d’eau et tester en acte des outils pour produire une vision holistique et écosystémique d’un territoire. En décrivant le fleuve de manière vivante, du point de vue de ses usagers (riverains, pêcheurs, kayakistes, randonneurs…), il s’agira de mettre en lumière les relations que ces derniers entretiennent avec leurs cours d’eau et les encourager à porter l’avenir de leur préservation. 

Interroger les usages d’un cours d’eau, la dimension émotionnelle, historique et sociale pose les fondements d’un rapport conscient au territoire que nous habitons et doit par extension alimenter une politique d’aménagement au service des humains et des non humains. En effet, loin de prôner un retour au passé, nous sommes persuadés qu’il est possible de trouver des stratégies de solidarités, et de soin d’un territoire par l’intermédiaire d’initiatives locales, de témoignages d’une part. D’autre part, la mise en place d’actions artistiques et culturelles sont comme un pas de côté permettant d’élargir le spectre de réflexion autour de l’usage et de l’avenir d’un territoire

L’objectif de la démarche

Aujourd’hui, la gestion des cours d’eau est au cœur des politiques d’aménagement sur ce territoire. Grâce à la démarche locale Natura 2000 animée par l’EPTB  Vilaine et la réalisation du Document d’Objectifs Baie et Estuaire de Vilaine, on note une dynamique locale importante pour préserver ces zones de marais riches en biodiversité. De plus, la vie associative locale témoigne de l’attachement des habitants des Marais pour leur territoire et son patrimoine bâti et culturel. Notre ambition sera ici de faire rencontrer ces deux visions afin de nourrir des réflexions stratégiques sur l’avenir du Pays Redonnais.

L’histoire de la Vilaine

Pour certains, le nom de la Vilaine tire son origine d’une ancienne dénomination bretonne, ar ster vilen, « la rivière aux moulins », en lien avec les nombreux moulins qui bordaient son cours. Pour d’autres, son nom originel est ar ster velen, « la rivière jaune », en raison de la couleur boueuse de ses eaux lors des crues importantes que connaissait le fleuve avant son anthropisation. Enfin, une légende qui remonte aux premiers siècles de l’ère chrétienne, prête pour sa part des vertus magiques aux eaux de la Vilaine. Selon elle, les femmes se baignaient dans le fleuve pour s’embellir, elles prenaient des « bains de Vilaine ».

La Vilaine est le 10ème fleuve de France et prend sa source dans l’ouest du département de la Mayenne avant de traverser l’Ille-et-Vilaine d’Est en Ouest puis du nord au sud après Rennes. Elle se jette dans l’océan Atlantique entre les communes d’Arzal et de Pénestin, toutes deux dans le département du Morbihan. Entre versants escarpés et paysages champêtres, le bassin versant de 10 400 km2 s’étale sur un large territoire, à cheval sur les régions Bretagne et Pays de la Loire. Son principal affluent est l’Oust qui prend sa source en Côtes d’Armor et se jette dans la Vilaine à Redon. L’aval du fleuve constitue depuis l’Antiquité une frontière naturelle entre deux territoires. À l’époque, il sépare le pays des Vénètes, peuple gaulois vivant en Armorique à l’origine du nom de la ville de Vannes, de celui des Namnètes, autre peuple gaulois d’Armorique qui donna son nom à la ville de Nantes. Le fleuve constitue par la suite une limite entre le diocèse de Vannes et le diocèse de Nantes et se positionne encore aujourd’hui à la frontière entre les régions Bretagne et Pays de la Loire, entre les villes de Langon et Théhillac. Si les traces de navigation commerciale sur la Vilaine remontent au IXème siècle, les premiers projets d’aménagement datent de 1160. En 1538, quelques années seulement après le rattachement de la Bretagne à la France, les bourgeois rennais demandent au Roi de France d’aménager la Vilaine pour faciliter le commerce. La Vilaine est en effet capricieuse et l’alternance de crues et de sécheresses y rendent la navigation complexe. L’aménagement de la Vilaine constitue un projet d’une ampleur jamais vue en France, une épopée humaine et technique qui verra notamment l’installation des premières écluses à sas en France dès 1585. Suite à l’incendie de Rennes en 1720 et le besoin de matériaux de reconstruction, un nouveau projet pour la navigation sur la Vilaine voit le jour et le transport de la pierre constitue pendant longtemps l’essentiel du trafic fluvial. Dans les années 1950, pour la reconstruction, c’est le sable qui servira de matériau principal pour les immeubles en béton et qui marquera le paysage fluvial de nombreuses carrières, devenues aujourd’hui des étangs réserves de biodiversité. Malgré cela, l’activité commerciale sur la Vilaine périclite peu à peu entre la fin du XIXème siècle et le XXème siècle au profit du trafic ferroviaire et routier et finit par disparaître complètement avec l’arrêt du transport de sable par le « Saint Germain » en 2013.

1.Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
2.Photo ancienne d’un pêcheur / Groupement Culturel Breton
3.Photo ancienne de la récolte du foin / Groupement Culturel Breton

Les Marais de Vilaine

Le Pays de Redon est traversé par la Vilaine, véritable artère du territoire, dans laquelle se jette de nombreuses rivières dont l’Oust, son affluent principal. Cette zone de confluence appelée « les Marais de Vilaine » a rejoint le réseau européen « Natura 2000 » et est désignée comme Zone Spéciale de Conservation depuis 2007 pour la présence de milieux semi-naturels rares en Europe comme des prairies humides et d’espèces menacées de disparition comme la Loutre d’Europe. Le site « Natura 2000 » s’étend aujourd’hui à 10 891 hectares et concerne 34 communes. Ce périmètre concerne les basses vallées alluviales de la Vilaine, de l’Oust, de l’Isac, du Don et de la Chère et concerne les régions Bretagne et Pays de Loire. Jusqu’en 1971, les Marais de Vilaine ont constitué l’estuaire interne de la Vilaine offrant des milieux naturels rares et qualitatifs. La construction du barrage d’Arzal et le lourd programme de drainage pour faciliter le cabotage et le tourisme fluvial qui l’a accompagné ont induit des modifications profondes de leurs écosystèmes terrestres et aquatiques. La reproduction des poissons, la migration des oiseaux sauvages, les prés salés et leur biodiversité associée ont été dramatiquement impactés. Depuis, de nouvelles espèces animales et végétales sont apparues et d’autres se sont adaptées. Aujourd’hui ces marais recèlent d’une grande diversité d’espèces et de milieux semi-naturels qui sont d’intérêt patrimonial européen.

1.Photo de la Roche du Theil
2.Photo de la Vilaine et des Marais d’Avessac
3.Photo des Marais de Gannedel

Les outils 

L’association Terlieux et l’artiste Jean-Yves Bardoul ont imaginé des outils pour explorer les marais à travers le regard de ceux et celles qui l’habitent.

Entretiens-portraits

1.Entretien promenade avec Julie
2.Entretien promenade avec Bruno
3.Entretien promenade avec Anne

Nous questionnons des usagers·ère·s emblématiques des Marais de Vilaine afin de comprendre le lien entre le fleuve et leur pratique (batelier·ère·s, pêcheurs, agriculteur·ice·s, défenseur·euse·s de la biodiversité, artisan·e·s et militant·e·s…) Ces interviews sont menées en marchant, guidées par  les usager·ère·s qui nous emmènent sur leur territoire du quotidien, racontant leur arrivée dans les marais, leurs souvenirs et leur pratiques actuelles.

Traversées

Nous allons à la rencontre de publics divers (familles, touristes, promeneur·se·s…) à l’occasion d’évènements, de sorties et d’ateliers organisés par les associations locales. 

Ces parcours sont ouverts à tous les publics et les itinéraires sont déterminés par les associations en charge de l’animation. Ces visites guidées, tantôt axées sur le patrimoine naturel tantôt sur le patrimoine culturel, ou encore basées sur des approches plus ludiques et décalées, sont toujours un lieu de rencontre et de discussions où chacun peut s’exprimer sur ses attachements aux marais.

1. Sortie dans les marais de Gannedel organisée par le CPIE Val de Vilaine
2. Sortie dans les marais de Gannedel organisée par le CPIE Val de Vilaine
3. Sortie à Fégréac organisée par l’association Saute Ruisseau

Ateliers-spectacle

En collaboration avec Jean-Yves Bardoul, une série d’ateliers sont menés sur la thématique de l’eau et des marais. Ces ateliers sont destinés aux jeunes publics et aux familles par l’intermédiaire d’écoles ou de médiathèques. 

A travers l’art de la musique verte, cet animateur nature de métier, violoniste, musicien du végétal, arpenteur conteur des landes et des bois, vient faire assaut de musiques vertes, d’instruments bricolés, de gags poétiques et de clowneries foldingues pour sensibiliser les petits et les grands au vivant et à leur environnement.

Sortie organisée par la médiathèque de Bains-sur-Oust

L’ensemble de ces actions visent à porter un regard transversal sur ces dynamiques locales. Révéler l’attachement des habitant·e·s des marais à leur milieux et inviter les plus jeunes à retisser ce lien.

Qui sommes-nous ? 

Le projet initialement piloté par Eau&rivière de Bretagne et l’association Terlieux, s’est tissé au fil des rencontres avec les acteurs et actrices du territoire, associations, les institutions publiques ( écoles, municipalités, communauté d’agglomération…) habitant·e·s, artisan·e·s, paysan·e·s… A l’image des autres atlas des Rivières de Bretagne, c’est en faisant vivre cette communauté que la démarche se poursuivra.

Sortie à la ferme de Coueslé organisée par la médiathèque d’Allaire

Partenaires

Réalisation du projet

Collectivités locales

Partenaires recherche

Remerciement à tous nos partenaires de terrain

Les amis du transformateur, le Groupement Culturel Breton des Pays de Vilaine, l’Office de tourisme du Pays de Redon, Plumfm, les Circaciers, les Rives, Saute Ruisseaux, Amarinage, AMBO, le collectif de la Mizalo, le CPIE Val-de-Vilaine, les écoles Jules Verne et Léo Ferré, le réseau des médiathèques de Redon Agglomération, le Parallèle, la SENAB, la reine des prés…Ainsi que les habitants et habitantes du pays redonnais rencontré·e·s lors des traversées.